Ci-dessous un tout nouvel encart qui va s’additionner à notre revue de presse sur « l’automobile ».
Le titre suggestif (Insolite. Connaissez-vous le Projet L de Citroën… pour remplacer la DS ?) synthétise tout l’éditorial.
Présenté sous la signature «d’anonymat
», le journaliste est positivement connu pour plusieurs autres encarts qu’il a publiés sur le web.
Le papier a été divulgué à une date indiquée 2023-01-27 22:05:00.
C’est une époque compliquée pour la marque aux chevrons. Flaminio Bertoni, designer en chef, meurt en 1964. Dans le même temps, la DS se vend bien mais Citroën perd de l’argent sur chaque voiture vendue et ce n’est pas mieux pour la 2CV…
Le projet G d’une future voiture de milieu de gamme, qui aboutira à la GS, mobilise les énergies en même temps que le projet mené conjointement avec Maserati qui doit accoucher de la SM.
Dès 1955, la DS avait mis la barre très haut en termes d’innovations techniques : sa remplaçante doit être tout aussi exigeante puisqu’elle symbolise le haut de gamme du constructeur.
Pierre Bercot, président de Citroën, nomme Robert Opron comme responsable du style Citroën et le charge d’habiller une nouvelle DS.
Austérité chez Citroën
En 1968, Citroën, qui était à la recherche d’un projet de voiture moyenne en remplacement des AMI 6 et 8, abandonne son projet F qui lui a coûté beaucoup de trésorerie.
L’actionnaire principal, Michelin, veut faire des économies et rationaliser la production. Les frères Michelin encouragent des solutions de facilité en cherchant à se caler sur les productions de Peugeot (504) et de Renault (R 16), des voitures de la gamme moyenne supérieure.
Reste donc à travailler le haut de gamme puisque la GS apparue en 1970 occupe bien le terrain. La volonté de Pierre Bercot est de surprendre non pas dans le style mais au niveau du moteur, ce qui a manqué à la DS qui a du se contenter du moteur de la Traction.
Un projet exigeant
A cette époque, l’aérodynamique inspire l’automobile et les designers cherchent des profils plus fins, d’où le nom définitif du projet : la CX. Aboutir à une ligne plus basse pose un problème technique en raison de la hauteur du moteur 4 cylindres et du tablier qui est positionné derrière.
Le birotor de 110 ch de la GS serait utilisé ainsi qu’un tri-rotor Wankel (dérivé du moteur rotatif fabriqué par la Comotor qui est installé sur la M 35) qui pourrait développer 160 ch.
Il semble difficile de rhabiller la DS. Robert Opron et l’équipe technique estiment que le dessin d’une nouvelle voiture sera plus pertinent.
Un intérieur moderne
Pour l’intérieur de la future voiture, Michel Harmand travaille sur des solutions inédites d’aménagement intérieur et produit des innovations en terme d’ergonomie en collaboration avec l’ingénieur Balme, chargé de l’électricité.
C’est lui qui invente le concept du regroupement des commandes de part et d’autre du volant permettant au conducteur de les actionner sans quitter les mains du volant.
Deux projets en concurrence
Robert Opron laisse à Michel Harmand et Jacques Charrenton le soin de réaliser le dessin d’une voiture à trois volumes. De son côté, il travaille sur une carrosserie à deux volumes, peut-être influencé par un dessin de Pininfarina pour la remplaçante de l’Austin 1800 de British Motor Corporation.
En janvier 1971, lors de la présentation de la maquette de Michel Harmand et Jacques Charrenton, il a dissimulé derrière une cloison amovible l’autre maquette. Pierre Bercot ne semble pas enthousiasmé par le premier projet mais, à la vue de l’autre dessin, il donne son feu vert en annonçant que « c’est cela qu’il faut produire ».
C’est en fait un dérivé du dessin de la GS dont le projet emprunte les parties avant et arrière ainsi que le moteur 4 cylindres à plat.
Un projet qui va évoluer
Le profil joue sur des flancs lisses et des roues semi-carénées tandis que la face avant n’est pas du tout effilée : elle est droite et un peu agressive par rapport au reste de la voiture.
Quant à l’arrière, le dessin est presque définitif et reprend ce que l’on a reproché à la GS : un volet de malle placé très bas (idéal pour charger) avec une belle profondeur de coffre mais pas de hayon ! La lunette arrière est plane et non pas concave, mais le volant est monobranche.
A l’intérieur, les sièges sont empruntés à la GS. Au fur et à mesure, la voiture va évoluer.
Le choc pétrolier rebat les cartes
En 1973, avec le choc pétrolier, le moteur rotatif disparaît mais il est devenu impossible de changer la forme et la taille du compartiment moteur. Comme le V6 de la SM pose des problèmes d’entretien dans le réseau, il disparaît aussi, tout comme une version agrandie du bloc de la GS.
En 1974, Citroën dépose le bilan. Repris par Peugeot, le projet L est présenté en août 1974 avec les anciens moteurs des DS 20 et 21. Ce qui n’empêchera pas la CX de devenir la voiture européenne de l’année en 1975.
Bibliographie :
À travers l’Inde en automobile/02,Le livre .
Le Docteur Oméga/XI,A voir et à lire. .
Maître du monde/4,Clicker Ici . Disponible dans toutes les bonnes bibliothèques de votre département.
Toutes les voitures de sport 1980-1989,Clicker Ici . Disponible dans toutes les bonnes bibliothèques de votre département.