Sur le web : Daniel Buren et les carrosseries italiennes

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Voilà un encart que notre équipe est heureuse de publier ici sur notre site. La thématique est « l’automobile ».
Le titre séduisant (Daniel Buren et les carrosseries italiennes) est évocateur.

Présenté sous le nom «d’anonymat
», l’éditorialiste est reconnu comme quelqu’un de sérieux.

Les révélations publiées sont ainsi évaluées véritables.

La date d’édition est 2022-09-09 01:07:00.

Voilà ll’article en question :

Quelle a été votre approche pour ces nouvelles œuvres «situées» présentées au Malt par la galerie Faure-Beaulieu?
Daniel Buren. – 
«Ces œuvres sont simples, mais faites avec un type de matériau et d’une façon qui est bien spécifique. Visuellement, elles ne sont pas loin des pièces que j’ai faites il y a longtemps avec des planches ou des matériaux tels que le cuivre, l’acier, le plastique… assez fines et qui étaient aussi placées sur le mur. De loin, on pourrait dire que cela ressemble beaucoup à ce que j’ai déjà fait, mais si on fait plus attention, on s’aperçoit que c’est totalement nouveau, et que ces œuvres jouent sur leur poids, l’épaisseur et la couleur.

Justement, pouvez-vous nous en dire plus sur ces couleurs, qui sont très spécifiques?
D.B. –
 «J’ai travaillé une base de couleur qui est prise directement des voitures italiennes. Chaque couleur correspond à une marque, un modèle et une année précise. Car il faut savoir que toutes les marques de voitures ont des couleurs qui leur sont propres. Mais ce ne sont pas spécialement des voitures emblématiques. Les œuvres présentées ici utilisent les couleurs de Ferrari-Maserati, Lamborghini et Fiat 500. Je pourrai avoir la même démarche avec des voitures allemandes ou françaises.

Vue de l’exposition «Ah! Les belles Italiennes» organisée par la galerie Faure-Beaulieu à Luxembourg. 

(Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

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Vue de l’exposition «Ah! Les belles Italiennes» organisée par la galerie Faure-Beaulieu à Luxembourg. 

(Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

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Mais au-delà de la couleur qui correspond à celle des voitures italiennes, vous avez utilisé la peinture de carrosserie pour le faire.

D.B. – «Effectivement, c’est de la peinture de carrosserie qui est appliquée sur des tubes carrés en acier.

L’accrochage est également bien spécifique et relève d’une certaine méthode. Expliquez-nous.

D.B. – «Quand il y a plusieurs couleurs, je choisis de procéder à un accrochage très systématique. J’ai en fait classé les œuvres par ordre alphabétique de leur titre, qui est le nom de la couleur de la peinture utilisée. Par exemple, «Celeste, 954,371, Lamborghini» sera accrochée avant «Giallo, 138.535, Ferrari – Maserati». Je détermine un mur n°1, place la première œuvre, et les accroche ensuite de gauche à droite.

L’accrochage répond également à un autre système, qui est que toutes les œuvres sont placées à la même hauteur.

D.B. – «Oui, la partie haute de l’œuvre est à exactement 2m du sol, qui est le milieu du mur, puisque tous les murs ont ici une hauteur de 4m. Et ce, quelle que soit la hauteur ou la largeur de l’œuvre. C’est une forme de réponse aux accrochages que je réalisais précédemment, à savoir que les peintures étaient toujours posées sur le sol, donc à la même hauteur à partir du bas de l’œuvre. Cet accrochage permet à chacun de voir l’œuvre avec sa hauteur d’œil et sa corpulence. C’est aussi une attitude critique par rapport aux accrochages traditionnels des tableaux. Car un tableau sur le mur devient plus irréel, on ne connait jamais sa taille exacte. J’étais très critique de cela dans ma peinture. Dans mon accrochage, chacun voit ce qu’il veut mais en étant d’aplomb avec la verticalité des objets. Ici, on a une ligne d’horizon qui permet de juger de la vraie taille des œuvres.

Silk Black-nero RIbelle, 226.571 – 815/B Ferrari – Maserati, 147,9 x 95,7 x 8,7 cm, 11 tubes carrés en acier peint, 2022 – travail situé, Daniel Buren 2022. © DB & ADAGP Paris

(Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

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Blu Francia, 417E6, Ferrari – Maserati, 19,6 x 200,1 x 8,7 cm, 23 tubes carrés en acier peint, 2022 – travail situé, Daniel Buren 2022. © DB & ADAGP Paris

(Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

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 Pour cette exposition, vous avez aussi travaillé à distance, ce qui est différent de votre pratique précédente qui reposait sur l’in situ.

D.B. – «Avec le Covid, j’ai dû réaliser un certain nombre d’expositions et d’accrochages à distance. J’ai donc fait des tentatives d’exposition depuis chez moi. J’ai pratiqué des choses que je n’avais jamais faites avant et que je pensais ne jamais faire, c’est-à-dire travailler sans connaitre le lieu et en ayant seulement des documents comme des plans, avec lesquels je travaillais déjà avant, mais aussi des films ou des photos. Cela a été le cas ici aussi.

Comment avez-vous déterminé la taille des œuvres?

D.B. – «Je ne voulais pas être encore plus systématique et ne faire que des œuvres de 5 ou 7 éléments toutes à 2m. Je voulais qu’il y ait, comme pour les couleurs, des tailles différentes, et en largeur et en hauteur. Dans ce système, je m’amuse à créer. J’ai toujours une séquence alternée de blanc et de couleur, donc je ne fais que des pièces qui ont un nombre impair de bandes, et un minimum de trois bandes. J’aime faire des jeux qui rendent certaines choses possibles, et d’autres impossibles. Comme le fait d’avoir une œuvre avec un nombre pair de bandes. Cela me donne une règle. Les règles ici sont d’avoir des couleurs de l’industrie et des tailles d’un maximum de 2m, des largeurs variables, mais répondantes à un nombre impaire de bandes qui font toujours 8,7 cm de largeur.

Est-ce une série que vous souhaitez ouverte?
D.B. – «Il est évident qu’il est possible d’en avoir plus si je le décide. On pourrait faire beaucoup de choses encore sans que cela ne soit répétitif. Mais généralement, presque tout le temps, une fois que c’est fait, j’abandonne. Pas que l’idée soit épuisée, mais selon le type de travail, très souvent j’abandonne. Ce qui arrive par contre et que je revois des pièces que j’ai faites il y a 35 ans et qui me donnent une nouvelle idée que je poursuis. Mais jamais pour le moment, je ne suis arrivé à épuiser une série. Et cela ne m’intéresse pas. Mais c’est évident qu’avec ce travail, je suis loin d’avoir épuiser quoi que ce soit. Ni les voitures, ni les couleurs, ni les tailles. Je pourrai encore en faire 350 œuvres qui seront toutes différentes, mais je ne le ferai sûrement pas!

Daniel Buren, le 7 septembre 2022 à Luxembourg

(Photo: Sarkis Torossian)

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Daniel Buren, dans son exposition à Luxembourg, le 7 septembre 2022.

(Photo: Sarkis Torossian)

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Vous êtes représenté ici par un jeune galeriste, Arnaud Faure-Beaulieu. C’est important pour vous de travailler avec la nouvelle génération?

D.B. – «Si j’arrive à travailler, c’est parce que je suis invité. Ce n’est pas une volonté directrice de ma part, mais, même si je n’accepte pas tout, les choses qui se présentent peuvent créer des situations nouvelles. Qu’une galerie nouvelle, beaucoup plus jeune que moi, puisse risquer de faire un travail comme cela et de le présenter indique quelque chose. C’est très intéressant de savoir que des gens qui ne sont pas de ma génération sont intéressés pour soutenir mon travail. Et de toute façon, les gens de ma génération n’ont pas souvent soutenu mon travail. Donc c’est bien que des jeunes s’y intéressent!

Vous avez aussi un lien et une histoire avec Luxembourg puisque vous avez réalisé des projets au Casino, pour l’exposition «Sous les ponts», une grande exposition in situ au Mudam… Aimeriez-vous refaire un projet ici?
D.B. – «Absolument sans problème! Mais comme je l’ai dit, je travaille en répondant aux invitations. Je ne vais pas où que ce soit sans y être invité. Sauf une fois, quand j’étais très au courant d’une exposition qui est devenue depuis très fameuse puisqu’il s’agit de «Quand les attitudes deviennent formes», pour laquelle je n’étais pas invité et où je me suis moi-même invité. Ce qui m’a valu de me retrouver en prison et que cela a marqué autant au moins les gens qui ont vu l’exposition pour ce que j’y ai fait que si j’y avais été invité.  

Mais j’ai aussi toujours pensé qu’on n’était pas obligé d’attendre d’être invité pour commencer à travailler. Quand j’ai commencé à travailler, il n’y avait aucune galerie ni musée qui s’intéressait à mon travail, ce qui m’a poussé à travailler dans la rue. Cela m’a permis de développer une foule de possibilités, de travailler dans la cité, de faire un travail sauvage, sans autorisation… Et cela a été remarqué finalement par des gens du milieu de l’art, m’ouvrant des invitations dans des lieux plus officiels.

«Ah! Les belles Italiennes», au Malt, 1, rue de la Tour Jacob à Luxembourg, jusqu’au 24 septembre, du mercredi au samedi de 13h30 à 19h30.

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